Vous êtes au chômage et vous souhaitez créer votre entreprise ? L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) peut être une excellente option. Cette forme juridique, qui n’est autre qu’une SARL avec un associé unique, offre de nombreux avantages et peut être compatible avec le maintien de certaines allocations chômage. Découvrons ensemble comment monter une EURL en étant au chômage.
Qu’est-ce qu’une EURL ?
L’EURL est une forme de société de capitaux où la responsabilité de l’associé unique est limitée au montant de ses apports. Cette structure juridique présente plusieurs caractéristiques importantes qui en font une option particulièrement attractive pour les entrepreneurs solos.
Tout d’abord, elle ne nécessite qu’un capital social minimum symbolique de 1 €, ce qui la rend accessible à tous. La responsabilité limitée aux apports constitue une protection essentielle pour l’entrepreneur, permettant de sanctuariser son patrimoine personnel.
L’une des particularités les plus intéressantes de l’EURL est la possibilité d’être à la fois associé unique et gérant, offrant ainsi un contrôle total sur l’entreprise. La flexibilité s’étend également au choix du régime fiscal, avec la possibilité d’opter soit pour l’impôt sur le revenu (IR) soit pour l’impôt sur les sociétés (IS), selon ce qui est le plus avantageux pour l’entrepreneur.
Les avantages de créer une EURL au chômage
-
Une création simple et accessible
La création d’une EURL se distingue par sa simplicité administrative. Les formalités de création ont été considérablement simplifiées ces dernières années, notamment avec la dématérialisation des procédures. Le capital social minimal très faible permet de démarrer sans investissement important, ce qui est particulièrement pertinent pour une personne au chômage disposant de ressources limitées.
Le fonctionnement souple de cette structure s’adapte parfaitement aux besoins de l’entrepreneur individuel, permettant une grande autonomie dans la gestion quotidienne.
-
Protection du patrimoine
L’un des atouts majeurs de l’EURL réside dans la séparation claire entre le patrimoine personnel et professionnel. Cette distinction juridique offre une sécurité précieuse pour l’entrepreneur, particulièrement importante lorsqu’on démarre une activité en période de chômage.
La responsabilité limitée aux apports signifie que les créanciers de l’entreprise ne peuvent pas saisir les biens personnels de l’entrepreneur en cas de difficultés, sauf faute de gestion grave. Cette sécurisation de l’activité professionnelle permet d’entreprendre avec plus de sérénité.
-
Flexibilité de gestion
L’EURL offre une grande souplesse dans sa gestion quotidienne. Le choix du statut social et fiscal permet d’optimiser la situation de l’entrepreneur selon ses besoins et objectifs.
La liberté dans la fixation de la rémunération du gérant permet une adaptation aux résultats de l’entreprise, particulièrement utile en phase de démarrage. De plus, l’EURL peut évoluer facilement vers une SARL classique si d’autres associés souhaitent rejoindre l’aventure ultérieurement.
Le statut du dirigeant d’EURL
Différentes configurations possibles
-
Gérant associé unique
Le gérant associé unique relève du régime social des indépendants (RSI), désormais intégré au régime général de la sécurité sociale. En tant que gérant majoritaire, il bénéficie d’un statut particulier avec des cotisations sociales calculées sur la base de ses revenus professionnels. Cette configuration est la plus courante et offre une grande autonomie dans la gestion de l’entreprise.
-
Gérant non associé
Dans le cas d’un gérant non associé, plusieurs situations peuvent se présenter. S’il est rémunéré, il relève du régime général de la sécurité sociale, bénéficiant ainsi d’une protection sociale similaire à celle des salariés.
En l’absence de rémunération, il n’est affilié à aucun régime de sécurité sociale. Un cas particulier existe pour le conjoint de l’associé unique, qui doit s’affilier au régime des travailleurs non-salariés s’il participe à l’activité.
Les aides disponibles pour créer une EURL au chômage
-
L’ARE (Allocation d’aide au Retour à l’Emploi)
L’ARE constitue un soutien financier précieux lors de la création d’une EURL. Pour y être éligible, il faut avoir travaillé au moins 88 jours ou 610 heures sur une période de référence qui varie selon l’âge. Cette aide peut être maintenue selon deux modalités différentes :
- Création après l’inscription à Pôle Emploi
Dans ce cas, l’allocation est calculée en fonction de l’ancien salaire, avec une déduction de 70 % des revenus générés par l’EURL. Le montant total ne peut pas dépasser le salaire brut de référence, assurant ainsi une transition progressive vers l’activité entrepreneuriale.
- Création avant l’inscription à Pôle Emploi
Cette configuration permet le cumul intégral de l’ARE avec les revenus de l’EURL, à condition que le cumul des deux activités ait été effectif avant la rupture du contrat de travail. Cette option peut être particulièrement intéressante pour sécuriser les premiers mois d’activité.
-
L’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise)
L’ARCE représente 45 % du montant total de l’ARE et est versée en deux fois : la moitié au démarrage de l’activité et le reste après 6 mois d’activité effective. Cette aide constitue un capital de départ significatif pour lancer son projet. Pour en bénéficier, il faut être bénéficiaire de l’ARE, inscrit à Pôle Emploi et bénéficier de l’ACRE.
-
L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise)
L’ACRE offre une exonération automatique des principales cotisations sociales pendant 12 mois, selon un système dégressif basé sur les revenus. Cette aide précieuse permet d’alléger significativement les charges sociales durant la première année d’activité, facilitant ainsi le démarrage de l’entreprise.
Démarches et formalités
-
Inscription à Pôle Emploi
L’inscription et le suivi auprès de Pôle Emploi nécessitent une attention particulière. L’inscription initiale se fait en ligne, suivie d’actualisations mensuelles obligatoires. Il est crucial de déclarer précisément les revenus de l’EURL pour maintenir ses droits.
-
Justificatifs à fournir
La gestion administrative requiert une organisation rigoureuse avec la fourniture régulière de différents documents : déclarations mensuelles d’activité, justificatifs de rémunération et documents relatifs à la création et au fonctionnement de l’EURL.
Conseils pratiques pour réussir son projet
-
Bien préparer son projet
La réussite d’une EURL nécessite une préparation minutieuse. L’établissement d’un business plan solide permet de définir clairement les objectifs et les moyens nécessaires. L’évaluation précise des besoins en financement et la définition d’une stratégie commerciale pertinente sont essentielles.
-
Optimiser les aides
La combinaison intelligente des différents dispositifs d’aide peut créer un effet de levier significatif. Il est important de respecter scrupuleusement les obligations déclaratives et d’anticiper la fin des aides pour assurer une transition en douceur vers l’autonomie financière.
-
Gérer la transition
La période de transition entre le statut de demandeur d’emploi et celui d’entrepreneur nécessite une organisation efficace. Il est crucial de gérer son temps entre les obligations administratives et le développement commercial, tout en maintenant une trésorerie suffisante pour faire face aux premiers mois d’activité.
Créer une EURL pendant une période de chômage représente une opportunité de rebond professionnel significative. Cette forme juridique, combinée aux différentes aides disponibles, offre un cadre sécurisant pour le lancement d’une nouvelle activité.
La réussite du projet repose sur une préparation minutieuse, une gestion rigoureuse et une utilisation optimale des dispositifs de soutien. Avec une approche méthodique et professionnelle, l’EURL peut devenir le tremplin vers une nouvelle vie professionnelle épanouissante.